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ASSIS DANS L'HERBE NOIRE

 

 

1

 

Ce soir, assis dans l'herbe noire,

Entre deux baisers,

Nous regardons nos sœurs, les étoiles.

 

Les yeux dans les yeux,

Les enfants jouent encore dans le ruisseau.

 

Silencieux, des cailloux tombent du ciel,

Doux sur nos corps alanguis.

 

Les météores traversent tes vêtements,

Mon amour.

Tes mains comme des algues

Tes seins poissons.

 

Vague, Océan,

Garde tes morts.

Donne-nous tes histoires

D'étreintes, de coquillages

 

Puisses-tu jamais n'arrêter l'été

 

 

2


 

Mon amour, mon amour

Mon cœur bat comme un réacteur nucléaire

 

Croûte  terrestre,

Croûte de mots,

Lave lente des mots,

Sueur de l'homme qui coule

En fleuve, en mer, en vent, en boue

Artères et vaisseaux magnifiques !

 

Vif, le soleil

Rentre chaque jour un peu plus dans ma chair

 

Sueur

 

Sueur !

Les feuilles des arbres

Et les mers de plastique

Sueurs de l'homme !

Le bois, L'écorce, la sève

Sueurs de l'homme !

 

Je ne me débats plus

Je ne bouge plus

J'attends l'étreinte de l'écharde

 

Le vide entre les plaques

Le vide entre les corps

Lente coulée de mots

La terre reçoit avec amour le baiser d'uranium des centrales nucléaires

 

Tes caresses pénètrent sous ma peau

Tes mains saisissent mes os

 

Nos âmes radioactives

Brûlent

Brûlent

Signes

Particules

Fission

Fissure

 

Ma peau tombe à tes pieds

Je suis nu

Je suis nu comme je ne l'ai jamais été 

 

 

 

3

 

Terre brûlée d'août

J'y suis et je n'y suis pas

J'imagine les jours

J'imagine les nuits

Où seras-tu entre deux étreintes ?

Tiède, tiède

Brûlante, brûlante,

La terre d'août !

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